Fébrilité sur Union Square, à Manhattan. Tout autour de la place, des stands ont été dressés. Ici l’on vend tout et n’importe quoi… tant que c’est à l’effigie d’Obama. Sous l’objectif avide des caméras, les passants s’arrachent les pins «je ne couche qu’avec des démocrates», ou «Michelle on t’aime» vendus par centaines. Lunettes en forme de cœur au nom du candidat en lettres à paillettes, body pour enfants «I love Obama», casquettes, bonnets et t-shirts partent comme des petits pains.
Des ballons bleu blanc rouge flottent sous le ciel grisâtre. « Achetez votre pins et inscrivez-vous dans l'histoire !, scande un marchand noir, n'ayez pas peur de construire l'histoire ! Dans deux cent ans, vous pourrez dire à vos enfants que vous étiez à Union Square !» Nerveux, le marchand ? «Oui, une journée c'est long», répond-il en esquissant une moue inquiète, «mais il est bien parti !»
A quelques mètres, certains tentent encore de recruter des volontaires pour passer d'ultimes coups de fils aux indécis dans les états critiques. Ce n'est pas trop tard, s'enquiert-on. «Non ! s'exclame le jeune homme, on n'a pas encore gagné.»
Un peu plus loin, une petite vendeuse à la veste recouverte de pins est assise, immobile. « Je suis en apnée, j'attends les chiffres pour respirer », dit-elle. Et en cas de victoire, que fait-elle ce soir ? « Oh non, je ne veux pas en parler maintenant. Je suis anxieuse. On ne sait jamais avec ces républ