Avant le frisson de la victoire, il y a un récit beau comme une fable qui commence avant même sa naissance. «Quand mes parents se sont mariés, le métissage était un crime dans la moitié des Etats de l'Union. Dans beaucoup d'endroits du Sud, mon père aurait pu être pendu à un arbre simplement pour avoir regardé ma mère ; dans les villes du Nord, les plus progressistes, les regards hostiles, les chuchotements, auraient pu conduire une femme dans la même situation que ma mère à recourir à un avortement en cachette ou alors à se tourner vers un couvent qui aurait facilité une adoption. La simple image de ce couple côte à côte aurait été considérée comme épouvantablement immorale.»
La force de sa biographie est telle qu'elle captive quand Barack Obama, alors jeune sénateur de l'Illinois, la déroule devant la Convention démocrate, à Boston, en juillet 2004 : «Mon histoire n'est possible dans aucun autre pays.» Il ajoute, devant la foule des délégués : «Il n'y a pas une Amérique libérale et une Amérique conservatrice, mais il y a les Etats-Unis d'Amérique. Il n'y a pas une Amérique noire, une Amérique blanche, une Amérique latino, une Amérique asiatique, il y a les Etats-Unis d'Amérique.» Son credo est né : «L'audace de l'espoir.» David Axelrod, son stratège de campagne, racontera l'émotion soulevée par ce discours : «Tout autour de moi, il y avait des gens avec la larme à l'œil et j'ai pensé que ça allait complètement changer sa vie.»
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