Cinq heures moins deux minutes. Ils sont quelques dizaines assis dans des strapontins face à un écran géant. Uniquement des démocrates de France ou presque. Les républicains, qui eux aussi suivaient la soirée électorale à l'aquarium du Trocadéro, ont déserté peu à peu la salle, sachant la défaite inéluctable.
Cinq heures moins une minute. Trépignements, applaudissements discrets, on se lève. Cinq heures pile. Fox News annonce que Barack Obama est le président élu. Ce sont des cris, des «hugs», des «Oh my God!». Mary, une démocrate aux cheveux grisonnants: «Je suis tellement soulagée, tellement soulagée. Bush, c'était un cauchemar, McCain, ça aurait été un cauchemar. Et Sarah Palin, Sarah Palin...» La fin de sa phrase se perd dans un grand sourire.
Quelques instants plus tard les larmes viennent chez certains et une chorale gospel entonne un attendu «Oh happy day...». «Je ne peux toujours pas le croire. Il faudra que je me réveille demain pour que ce soit vrai» dit cette femme noire, les yeux humides. Quand John McCain apparaît sur les écrans pour reconnaître sa défaite, l'émotion est toujours là. Et les huées qui suivent le nom de sa colistière sont peu suivies.
Deux amis, bière à la main, voient avec bonheur défiler les bons résultats aux élections locales pour les démocrates. La Maison Blanche, le Sénat et la Chambre des représentants, tout désormais est sous leur contrôle. «Tu te souviens, lance l'un, quand Reagan faisait ce qu'il voul