5. Afghanistan, opérer en urgence. L'Afghanistan est le dossier de politique étrangère le plus urgent. L'administration Bush avait amplement informé les deux candidats à la présidence, car d'importantes décisions doivent être prises rapidement pour éviter que le pays ne s'enfonce à nouveau dans le chaos. «Je ne suis pas sûr que l'on soit en train de gagner en Afghanistan», reconnaissait en septembre le chef d'état-major des armées américaines, l'amiral Mike Mullen.
La question centrale : faut-il ou non renforcer les contingents, ou bien faut-il craindre qu'une présence militaire étrangère accrue n'aggrave la situation en aliénant la population, et ne suscite un afflux de «jihadistes» étrangers ? Pour Barack Obama, l'Afghanistan, et en particulier la zone frontalière afghano-pakistanaise, est le «vrai front de la guerre contre le terrorisme». Il s'est engagé à lancer des attaques en territoire pakistanais s'il dispose d'informations lui permettant de localiser des leaders terroristes.
Les talibans, qui ont été boutés du pouvoir fin 2001 avec leurs alliés d'Al-Qaeda, ont repris de plus belle leurs attaques à partir de 2006, menaçant de plus en plus sérieusement la stabilité du régime du président Hamid Karzaï. Adoptant une stratégie «à l'irakienne», ils ont multiplié cette année les attaques conventionnelles contre les forces d'occupation et l'armée afghane, ainsi que les attentats terroristes, les meurtres et enlèvements de travailleurs étrangers. Plus d'une cent