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Libération

Obama, président noir, pas président des Noirs

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Même s’il défend la discrimination positive, le futur président veut s’affranchir de la question raciale.
Obama en superman sur un t-shirt d'une militante, le 29 octobre. (Reuters)
publié le 7 novembre 2008 à 6h51

«Voilà une famille noire normale, une famille heureuse, avec de très jolies petites filles, entourée de parents qui les aiment et ils vont vivre à la Maison Blanche», expliquait, hier dans le New York Times, une amie de Michelle Obama et future first lady, qui parle «de fierté raciale». L'Amérique avait déjà eu deux secrétaires d'Etat noirs, Colin Powell et Condoleeza Rice, des juges, des généraux noirs, des ambassadeurs. L'acteur le mieux payé d'Hollywood, Will Smith, est un Noir. Tout comme la personnalité la plus aimée de la télé, Oprah Winfrey. Mais avec Obama, la barrière suprême a été brisée. Interrogé sur le symbole que représente sa réussite, le sénateur dit à la fois parler au nom de tous les Noirs de son pays, mais insiste autant sur son parcours individuel hors du commun. Sur sa mère blanche qui le réveillait à 4 heures du matin pour réviser ses leçons. Sur l'amour de ses grands-parents - blancs - à Hawaii. Sur sa détermination à réussir à la prestigieuse université de Harvard. La position d'Obama sur la discrimination positive a évolué. S'il a toujours soutenu ce programme, il veut aussi l'adapter et faire en sorte que les critères économiques remplacent les critères raciaux. Régulièrement, il explique «ne pas pouvoir savoir si [il] a été admis à Harvard en raison de l'affirmative action, mais si cela a été le cas, je n'en ai pas honte et je dirais que l'affirmative action est justement importante, si celui qui en bénéficie tient ses promesses, une fois