Hantée par sa faillite lors du génocide au Rwanda voisin en 1994, l'ONU fait l'objet de critiques de plus en plus virulentes en république démocratique du Congo (RDC) pour son incapacité à enrayer les violences. Censée protéger les civils, la Monuc (Mission des Nations unies au Congo) en est réduite à dénoncer les «crimes de guerre» commis la semaine dernière par les rebelles de Laurent Nkunda mais aussi par des miliciens progouvernementaux à Kiwanja (80 km au nord de Goma), alors que des Casques bleus indiens stationnaient à proximité. Une mission de vérification de la Monuc s'est rendue sur place vendredi : elle «a visité 11 sites de tombes communes qui contiendraient, selon les témoins, 26 corps de combattants et de civils», selon un communiqué de l'ONU.
Fin octobre, les soldats de la Monuc s’étaient déjà montrés incapables d’enrayer l’offensive des hommes de Nkunda qui les a menés aux portes de Goma, la principale ville de l’est de la RDC. Du coup, elle fait l’unanimité contre elle. Dans les rues de Goma, les badauds jettent des pierres sur ses convois, tandis que Laurent Nkunda répète à l’envi que les Casques bleus ne gênent en rien ses mouvements.
«Bouc émissaire». A Paris, Bernard Kouchner, qui avait un temps demandé l'envoi d'une force européenne pour pallier les insuffisances de l'ONU, a changé son fusil d'épaule : «Il faut des soldats différents, des règles d'engagement et une volonté de commandement différentes.» L'un de ses ancien