Menu
Libération
Portrait

Svetlana Bakhmina, victime de l’acharnement du Kremlin

Article réservé aux abonnés
publié le 10 novembre 2008 à 6h51

Ses deux garçons, maintenant âgés de 11 et 7 ans, croient qu'elle est en «voyage d'affaires». Un voyage qui dure depuis bientôt quatre ans et ne lui permet que de téléphoner de temps en temps. En quatre ans, Svetlana Bakhmina n'a pu voir qu'une seule fois ses enfants, lors d'une permission de dix jours, qui lui a permis de tomber enceinte d'un petit troisième, lequel a maintenant toutes chances de naître en prison, sauf grâce de dernière minute… Le sort de Svetlana Bakhmina, 39 ans, est l'un des plus pathétiques de «l'affaire Ioukos» et de l'acharnement du Kremlin contre l'équipe de l'ex-PDG, Mikhaïl Khodorkovski. Son cas est si tragique qu'il suscite même un début de polémique en Russie, partisans et opposants de sa libération s'affrontant sur Internet.

Conte. L'histoire de la jeune et jolie juriste de Ioukos commençait pourtant comme un conte : fille de modestes ouvriers - son père était soudeur sur les chantiers, sa mère travaille aujourd'hui encore comme vendeuse dans une épicerie -, elle avait été la première de sa famille à réussir des études supérieures. Diplômée de droit de l'université de Moscou, elle est embauchée en 1995 par le groupe de Mikhaïl Khodorkovski, d'abord comme simple juriste, puis promue à des postes de responsabilités de plus en plus importants, jusqu'au poste de directrice adjointe du département juridique.

A l’automne 2004, Mikhaïl Khodorkovski est arrêté, officiellement pour fraude fiscale, mais surtout car il avait osé défier Vladimir