Arrêtée dimanche à Francfort, Rose Kabuye n'a pas attendu longtemps avant de recevoir sa première visite en prison. Une visite remarquée : le président rwandais, Paul Kagame, a rencontré, hier matin, à sa chef du protocole, emprisonnée à la prison pour femmes de Preungesheim. «Le Président a trouvé qu'elle se porte bien et qu'elle est psychologiquement prête à faire face à cette injustice», a rapporté Radio Rwanda.
Visite privée. Paul Kagame, invité par la Bourse de Francfort, est arrivé lundi soir dans la capitale allemande de la finance pour y rencontrer des investisseurs dans la soirée. Rose Kabuye avait été interpellée la veille, à sa descente de l'avion, alors qu'elle se rendait en Allemagne pour préparer cette visite «privée» du chef de l'Etat rwandais. A plusieurs reprises, les autorités allemandes l'avaient avertie qu'elles n'auraient d'autre choix que de l'interpeller, en vertu de la législation européenne. Rose Kabuye avait déjà accompagné le président Kagame en avril à Berlin, mais c'était dans le cadre d'une visite officielle. Alors protégée par son passeport diplomatique, elle n'avait pas été inquiétée. Et ce, malgré le mandat d'arrêt international lancé contre elle et huit autres membres de l'entourage du président rwandais par le juge français Jean-Louis Bruguière en 2006, pour leur implication supposée dans l'attentat qui avait coûté la vie à l'ancien président rwandais, Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994. Cet attentat avait été le déclencheur