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Libération

Pendant la «trêve» olympique, Pékin a emprisonné les contestataires

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publié le 12 novembre 2008 à 6h51

Le 11 août, Ji Sizun, 59 ans, se présente au bureau de la sécurité publique (police) de Pékin chargé d’enregistrer les demandes de manifestations autorisées pendant les JO. L’annonce de cette autorisation exceptionnelle a fait l’objet de nombreux articles dans la presse officielle et beaucoup de «pétitionnaires» ont déposé des requêtes pour exposer leurs griefs dans les trois endroits désignés par les autorités. Mais ce 11 août, Ji, originaire de la province du Fujian (sud-est), disparaît.

Trois mois plus tard, l'organisation Chinese Human Rights Defenders (CHRD) révèle qu'il est détenu dans la capitale de sa province, Fuzhou, accusé d'avoir «falsifié un cachet officiel». Personne n'a pu encore lui rendre visite. Selon CHRD, «il est détenu uniquement pour avoir demandé à manifester pacifiquement». Le cas minuscule de Ji Sizun occupe quelques lignes de la longue liste des pétitionnaires, souvent des paysans expropriés ou de simples citoyens victimes d'injustices, poursuivis, arrêtés, envoyés dans des asiles psychiatriques ou des camps de travail. CHRD en fait régulièrement le décompte minutieux, donnant noms, adresses et le détail de leurs revendications.

L'embellie annoncée des JO a souvent aggravé leur cas. Aucune manifestation ne semble avoir eu lieu à Pékin en août. Ceux qui ont cru aux promesses officielles de ce droit exceptionnel accordé aux «manifestants pour qu'ils puissent exprimer leur point de vue» - comme l'avait annoncé le 23 juillet Liu Shaow