«Le président des Etats-Unis est un homme aux pouvoirs extraordinaires qu'il exerce dans des limites extraordinaires», affirmait John F. Kennedy. Quand en plus, comme aujourd'hui sur fond «d'obamania» envahissante et contagieuse, le candidat qui vient d'être élu est lui aussi extraordinaire, on mesure mieux les conséquences d'un paradoxe qui pourrait être défavorable à Barack Obama.
En effet il n'est pas encore président de jure [de droit, ndlr] alors que l'opinion publique l'a installé dans le Bureau ovale en en faisant un président de facto tenant déjà sa première conférence de presse alors que le destin et la gouvernance des Etats-Unis sont entre les mains de George W. Bush, président de jure.
Il faut donc attendre deux mois - la transition et le passage de témoin sont longs en un siècle où tout va très vite et où la vitesse est un des éléments déterminants de l'action comme de la délibération publiques - pour que la légitimité d'une investiture populaire soit frappée du sceau de la légalité (XXe amendement de 1933) de la proclamation de l'élection du président le 20 janvier 2009.
Le silence du président sortant, son enterrement médiatique ont été tels que chacun, gouvernant ou gouverné, a tourné la page que le droit constitutionnel maintient ouverte jusqu’au jour de la proclamation. Il reste donc un «homme aux pouvoirs extraordinaires» qu’il exerce, bien entendu, «dans les limites extraordinaires» imposées par la dernière expre