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Libération
Le «Libé» des philosophes

«Yes we can», expression populaire

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En préférant le «nous» au «je», l’union à la division, Obama nous donne une leçon.
Barack Obama avec sa fille à Chicago, le soir des résultats le 4 novembre. (REUTERS)
par Michaël Fœssel, Myriam Revault d'Allonnes et Françoise GAILLARD
publié le 13 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 13 novembre 2008 à 6h51)

«Yes we can», ce n’était qu’une formule. Mais en politique dire, c’est déjà commencer à faire. Le slogan a enflammé l’Amérique : est-il exportable ? Petit décryptage à l’intention de nos hommes politiques.

Un «nous» qui n’est ni de majesté ni de populisme

Même lorsqu'il se raconte, Barack Obama parle au pluriel. «Nous, le peuple» : ce sont les premiers mots de la Constitution américaine repris dans son discours de Philadelphie du 18 mars 2008. Le futur président invoque la puissance collective et rappelle que le pouvoir se partage avant de se prendre. Ni souveraineté d'un seul ni démocratie participative à la française, ce «nous» en appelle à la réappropriation par les citoyens d'un destin politique confisqué par l'administration Bush. Tout au long de sa campagne, Barack Obama a su conjuguer son désir plutôt que de l'imposer aux autres. La puissance du «nous» n'est pas le triomphe de la volonté du «moi». C'est d'abord par là qu'est venue la dynamique qui l'a mené à la Maison Blanche.

Le corps tranquille

Qui a jamais vu Obama sortir de ses gonds? Il fait de la gymnastique tous les matins, sans que personne ne l’ait jamais vu transpirer dans son jogging. Au point que beaucoup se demandent ce que cache une telle maîtrise de son image. Pour une fois, fions-nous aux apparences : le problème n’est pas de savoir «qui» est Obama, mais ce qu’il donne à voir et à entendre. Bien sûr, son discours a des accents religieux : nous sommes aux Etats-Uni