Là-bas, au milieu des montagnes, c'est le sport national si bien décrit par Joseph Kessel dans son roman les Cavaliers. Le bouzkachi est un jeu brutal qui n'a rien à voir avec nos élégantes courses hippiques. Cet affrontement entre cavaliers n'a pas d'autres règles que la force et la ruse et un seul but : déposer une carcasse de bouc dans un rond tracé au centre d'un terrain. Ce rond a un nom : le «cercle de justice». Depuis sept ans, les Occidentaux se sont lancés dans une partie de bouzkachi contre les talibans mais tout se passe comme si nous combattions avec une main liée dans le dos pour conquérir un cercle de justice imaginaire. Nos coups parfois vigoureux ne suffisent pas à compenser notre manque d'adresse. Nous nous épuisons donc chaque jour davantage sans que se dessine clairement une perspective de succès.
En effet, malgré des efforts considérables, l’Otan n’échappe pas aux difficultés politiques inhérentes à toute coalition et la réticence des pays membres à fournir un effort militaire supplémentaire en est l’illustration. Ainsi, le général commandant la force multinationale dispose de 50 000 hommes d’une quarantaine de nations là où les Soviétiques avaient déployé plus de 100 000 soldats. Quarante nations, cela signifie quarante opinions publiques à ménager par des restrictions d’emploi édictées parfois au détriment de l’intérêt collectif. Ainsi, privée de réelle liberté d’action et disposant de moyens restreints, la Force internationale