La Voie moyenne est à bout de souffle. Et le dalaï-lama, promoteur de cette politique qui prône, depuis 1988, «une autonomie réelle» pour le Tibet historique sous souveraineté chinoise, ne se porte guère mieux. Le chef spirituel, âgé de 73 ans, a reconnu, fin octobre, avoir perdu tout espoir de négocier avec les autorités chinoises. Qui n'ont d'ailleurs pas tardé à claironner qu'elles ne feraient «jamais de concession» sur le statut du Tibet et rejetaient toute «semi-indépendance».
C'est dans ce climat que démarre, aujourd'hui à Dharamsala, en Inde, un grand rassemblement tibétain. Plus de 300 organisations vont débattre des actions à entreprendre après le fiasco des discussions avec la Chine. «Nous ne pouvons pas continuer ainsi sans le moindre résultat, constate Jampal Chosang, le représentant du dalaï-lama à Paris. Ce sera à la majorité du peuple de décider d'une nouvelle stratégie. Si la Voie moyenne est abandonnée, quelle sera la nouvelle politique ? L'indépendance ? Mais elle est inenvisageable sans un changement drastique en Chine.»
Depuis des mois, les indépendantistes ont gagné en voix et en confiance. «Nous ne voulons plus d'une politique de compassion ou de pardon, tempête Tenzin Choeying, le directeur de l'ONG Etudiants pour un Tibet libre en Inde (SFT). Nous avons fait un maximum de concessions, qui n'ont absolument pas été réciproques. La Chine n'est pas un partenaire sincère, c'est pourquoi nous exigeons l'indépendanc