Laurent Nkunda peut pavoiser. Hier, le général rebelle tutsi, dont les troupes humilient chaque jour l’armée régulière de la République démocratique du Congo (RDC), a accueilli dans son fief l’ex-président du Nigeria, Olusegun Obasanjo. Dépêché par le secrétaire général de l’ONU, ce dernier devait tenter, ce week-end, d’enclencher un processus de négociation politique au Congo. Un ancien chef d’Etat : ce n’est pas rien pour un militaire qui, au fil des semaines, se persuade qu’il peut être l’artisan d’un sursaut national dans l’ancien Zaïre.
Cravate rouge. La rencontre entre les deux hommes s'est déroulée dans la petite localité de Jomba, aux confins du Rwanda et de l'Ouganda. Le général Nkunda avait troqué pour l'occasion son treillis pour un costume gris, rehaussé d'une cravate rouge. Avant d'entrer dans une petite église pour entamer les discussions, Olusegun Obasanjo a dû, bon gré mal gré, passer en revue les troupes du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). A l'issue de deux heures de palabres, l'ex-président nigérian a annoncé la création d'un comité tripartite pour surveiller le cessez-le-feu, tandis que Laurent Nkunda réitérait son engagement à le respecter. Maigre bilan. Au même moment, l'armée congolaise et les rebelles échangeaient obus et roquettes près de la ville de Kanyabayonga, un verrou stratégique autour duquel les hommes de Nkunda resserrent leur étreinte de jour en jour.
Laurent Nkunda est en position de force. Chaque avancée, même minime