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Libération
TRIBUNE

Obama à l’épreuve afghane

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par François Grünewald, président du Groupe URD (Urgence, réhabilitation, développement)
publié le 17 novembre 2008 à 6h52
(mis à jour le 17 novembre 2008 à 6h52)

La période prise en compte pour réfléchir sur l'Afghanistan semble souvent commencer le 11 Septembre. Revenir à l'histoire est une urgence, tant pour les choix stratégiques que pour la communication qui les accompagne. La dégradation gravissime de la situation en Afghanistan demande un changement fondamental des approches, et ceci des deux côtés de l'Atlantique. Plusieurs axes de réflexion doivent être revisités : l'histoire des guerres au Royaume de l'Insolence, l'attitude des Etats-Unis dans cette région depuis 1980 et enfin la réalité talibane.

L’Afghanistan a une résistance record à toute présence étrangère : la couronne britannique y a laissé des plumes ; l’Armée rouge ne s’est pas relevée de son échec. Il n’y a pas de raison que l’Otan fasse mieux. La technologie a montré ses limites dans cette guerre asymétrique où, pour éviter les écoutes, les messages circulent à dos d’âne. Ici, le temps joue pour les talibans, avec les bavures quotidiennes liées à la conduite aérienne d’une guerre pourtant si terrestre. La grande erreur a été d’impliquer l’Otan. La coalition américaine doublée de la Force internationale d’assistance à la sécurité onusienne (Isaf) permettait une diversité d’approches. Le passage de l’Isaf sous la coupe otannienne l’a placée dans le giron américain et rendait la défaite prévisible. Car après le Vietnam, l’Afghanistan est le théâtre dans lequel les stratèges américains ont commis le plus d’erreurs. Pendant la guerre contre l’Armée rouge, la CI