Ils viennent se recueillir sur les lieux de l'accident à Klagenfurt, comme d'autres au pont de l'Alma. Jörg Haider, la Lady Di de Carinthie ? Jour après jour, des admirateurs du dirigeant de l'extrême droite autrichienne viennent déposer fleurs et cierges à la sortie d'un virage débouchant sur une paisible banlieue résidentielle. Le jour de la Toussaint, certains peinaient à retenir leurs larmes. «C'était le plus grand gouverneur de tous les temps… Il était à l'écoute de tout le monde, les jeunes, les vieux, les riches, les pauvres. Comment était-ce possible que quelqu'un soit bon comme lui ?», souligne Ingrid Berger, 61 ans.
Une trace de pneu dans l'herbe, non loin de ce sanctuaire improvisé, témoigne de l'écart de conduite de Jörg Haider, mort le 11 octobre au volant de sa voiture. Le dirigeant populiste sortait du Zum Stadtkrämer, le bar gay le plus connu de Klagenfurt, où il avait bu de la vodka en compagnie d'un jeune homme. Avec 1,8 gramme d'alcool dans le sang, il roulait à 142 km/h dans une zone limitée à 70. Il se rendait dans sa propriété de Bärental pour y fêter le 90e anniversaire de sa mère. A une heure du matin, il a perdu le contrôle de sa VW Phaeton V6, qui a fait plusieurs tonneaux avant de s'immobiliser au milieu de la route. Haider a le cou cassé. Sur place, on le pleure. Lui, qui avait la fâcheuse habitude de multiplier les déclarations xénophobes et antisémites, de saluer la politique d'emploi du IIIe Reich et de présenter l