Le candidat gouverneur Adan Chávez regarde sa montre en hochant la tête. Une heure déjà que son frère Hugo tient le micro et harangue ses partisans à l'occasion du meeting de soutien qu'il anime dans la ville de Barinas, capitale de l'Etat éponyme et fief de la famille jusqu'à présent gouverné par le père des Chávez. Peu peuplé (750 000 habitants), cet Etat du sud-ouest de la République bolivarienne du Venezuela est pauvre et agricole. Massée sur la grand place, une foule toute de rouge vêtue agite les drapeaux du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) au pouvoir. Le président lui parle de socialisme, d'expropriation des terres non cultivées pour y construire des logements sociaux, de donation de machines agricoles, de formation professionnelle, d'égalité des chances, de lendemains qui chantent.
«Il faut transformer le capitalisme en socialisme, changer les structures économiques du pays et redistribuer les richesses», scande Hugo Chávez qui estime dans la foulée qu'il convient de «reconstruire Barinas», et feint d'oublier que son père est aux commandes depuis huit ans. Il pousse même la chansonnette vantant la douceur de vivre à Barinas et truffe son discours d'anecdotes personnelles, de souvenirs, d'historiettes. Pour bien souligner qu'il est lui-même d'origine populaire et qu'il se place définitivement aux cotés des pauvres pour faire triompher le «travail et l'éducation sur le capital». Comme tous les meetings de campagne du PSUV, celui-ci est