Baltasar Garzón jette l’éponge mais ne renonce pas. Ce mardi, le juge espagnol a annoncé qu’il n’instruirait pas lui-même son enquête sur les disparus du franquisme. Il se dessaisit en effet de l’affaire au profit des tribunaux locaux compétents, conformément à l’avis du parquet.
Dans un procès-verbal de 154 pages, Garzón constate en effet l'extinction de l'action pénale visant l'ancien dictateur Francisco Franco et 34 autres dirigeants de son régime, après avoir obtenu certification officielle de leur décès. Il en déduit que l'Audience nationale, le tribunal madrilène dont il dépend et qui est notamment chargé de juger pour toute l'Espagne les affaires de crimes contre l'Humanité «perd sa compétence».
114.000 disparus enterrés dans des fosses communes
Le juge Garzón avait ouvert une instruction controversée mi-octobre sur les disparitions de républicains espagnols, victimes d'exécutions sommaires des franquistes pendant la guerre civile (1936-1939) et les premières années de la dictature (1939-1975). Ces exécutions s'inscrivaient selon lui dans «un contexte de crimes contre l'humanité».
L'Audience nationale avait bloqué le 7 novembre son enquête sur ces quelque 114.000 disparus enterrés dans des fosses communes, le temps d'examiner