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Libération

«Je suis le président légitime de la Mauritanie !»

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Coup d’Etat . Sidi ould Cheikh Abdallahi a été renversé en août.
par Manon RIVIERE
publié le 18 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 18 novembre 2008 à 6h51)

Transféré dans son village natal, Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi reste assigné à résidence, mais il peut désormais rencontrer ses partisans et aussi les journalistes. C’est la première fois qu’il s’exprime devant les médias depuis le coup d’Etat du 6 août.

Ce jour-là, au petit matin, il signe un décret, ordonnant le limogeage de plusieurs hauts gradés de l'armée. La réplique ne fait pas attendre : les généraux visés par cette mesure prennent d'assaut la présidence, arrêtent le chef de l'Etat et plusieurs de ses ministres. La Mauritanie renouait ainsi avec une ère qu'elle croyait révolue : celle des coups d'Etat. Pour l'ex-président, cette affaire de limogeage n'était qu'un prétexte. «Les militaires ne voulaient plus que je sois président, c'est très clair. Peut-être auraient-ils préféré m'évincer d'une manière plus "civile", mais ils ont du finalement prendre les armes», explique-t-il posément.

Steppe. Aujourd'hui, après trois mois de détention dans une villa du centre-ville de Nouakchott, où il a été «correctement traité», le président déchu a été transféré dans son village natal de Lemden, à 250 kilomètres au sud-est de la capitale. Pour la junte au pouvoir, ce transfert équivaut à une libération et correspond à une évolution positive. «Sidi a compris qu'il était un ancien président», affirme un des militaires putschistes. Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi, lui, ne l'entend pas de cette oreille. «J'ai été élu pour cinq ans