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Libération

L’aile dure d’ETA dans les filets

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Le chef militaire, «Txeroki», a été interpellé en France. A Belfast, un ex-dirigeant a aussi été arrêté.
publié le 18 novembre 2008 à 6h51

Fruit de la bonne entente policière franco-espagnole le chef militaire d’ETA Garikoitz Aspiazu, dit «Txeroki», 35 ans, a été interpellé hier matin à Cauterets (Hautes-Pyrénées), près de Lourdes. Quelques heures plus tard, l’ex-dirigeant etarra, Iñaki de Juana Chaos, a été arrêté à Belfast avant d’être remis en liberté.

Quelle est l’importance de ce coup de filet ?

Le ministère de l'Intérieur espagnol parlait hier de l'«arrestation la plus déterminante de ces dernières années», avec la chute du chef politique Lopez Peña, alias «Thierry» en mai. «Txeroki n'était pas seulement le représentant de l'aile la plus dure d'ETA, et certainement le leader le plus sanguinaire mais c'est aussi lui qui, ces derniers temps, avait embarqué l'organisation séparatiste dans une fuite en avant de la violence pour la violence, où les perspectives politiques passent au second plan», souligne un spécialiste de la question basque. Même si les décisions se prennent de façon collégiale, Txeroki est le principal artisan du dynamitage du cessez-le-feu décrété par ETA. A partir de 2005, à la faveur d'une trêve, le gouvernement Zapatero avait entamé un dialogue avec les séparatistes devant aboutir à l'abandon des armes. Chef de file des «durs», dénonçant toute «reddition», Txeroki y était farouchement opposé. Il s'est chargé de faire voler en éclats les négociations, en ordonnant l'attentat à l'aéroport de Madrid-Barajas, fin 2006 (deux morts). Chef de l'appareil militaire depuis 2003,