Le rêve a vécu, l’aventure s’achève. Si Barack Obama parvient à tenir le délai qu’il s’était fixé, les Etats-Unis se seront retirés d’Irak sous vingt mois, un an et demi après son investiture. S’il n’y arrive pas, ce sera sous trois ans au plus, fin 2011, car c’est la date butoir dont Washington et Bagdad sont, finalement, convenus dimanche.
Aussitôt que cet accord aura été ratifié, les troupes américaines ne pourront plus lancer ni raids ni perquisitions sans feu vert des autorités irakiennes, devront cesser, sous six mois, de patrouiller dans les villes et ne pourront plus utiliser le territoire irakien pour procéder à des opérations contre l’Iran ou la Syrie. Encore présentes, les troupes américaines se replient déjà. Les Etats-Unis s’effacent sans plus attendre car la récession portée par la faillite de Wall Street et la nécessité d’une relance budgétaire leur interdisent de continuer à financer une guerre dont leur opinion ne veut plus.
Tout va très vite mais doit-on s’en réjouir ? C’est loin d’être sûr car, en mettant fin à la dictature de Saddam, l’intervention américaine a créé de nouveaux problèmes que les Etats-Unis et le monde auront bien du mal à résoudre.
Supposée faire de Bagdad un foyer de «contagion démocratique» qui allait projeter l'islam dans la modernité, cette guerre a, d'abord, renforcé l'Iran en donnant les commandes de l'Irak à sa majorité chiite, plus de 60 % de la population. Non seulement l'Iran chiite est maintenant flanqué, à l'ouest, d'un