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Libération

Rwanda : l’enquête relancée en France

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publié le 19 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 19 novembre 2008 à 6h51)

Dès cet après-midi, la chef du protocole de la présidence rwandaise, Rose Kabuye, doit être présentée aux juges antiterroristes Marc Trévidic et Philippe Coirre, qui enquêtent sur l'attentat commis le 6 avril 1994 contre l'avion du président Juvénal Habyarimana. Ce fut le signal déclencheur du génocide, qui a causé la mort d'environ 800 000 Tutsis et Hutus modérés. Ancienne maire de Kigali, combattante de la première heure du Front patriotique rwandais (FPR), l'ex-rébellion tutsie menée par Paul Kagame, Rose Kabuye, 47 ans, avait été arrêtée le 9 novembre à l'aéroport de Francfort, en Allemagne, sur la base d'un mandat d'arrêt émis par la France, qui la soupçonne d'avoir participé, avec huit autres proches de Kagame (protégé par son immunité de chef d'Etat), à l'attentat contre l'avion présidentiel. Les deux juges, successeurs de Jean-Louis Bruguière, qui avait émis, fin 2006, des mandats d'arrêt - ayant valeur de mise en examen - contre neuf Rwandais, dont Rose Kabuye, devront alors confirmer, ou non, cette mise en examen pour «complicité d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste». Ils ont également la possibilité de saisir un juge des libertés et de la détention (JLD) pour statuer sur un éventuel placement en détention provisoire.

«Rose Kabuye reste sereine, elle en a vu d'autres : c'est une combattante et elle a passé des années dans le bush après que sa famille a été expulsée du Rwanda, dans les années 50», assure Me Bernard Mai