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Libération

La fin de l’eldorado islandais des Polonais

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Immigration . Retour amer au pays pour les ouvriers.
publié le 20 novembre 2008 à 6h51

Ouvrier polonais du bâtiment licencié par son employeur islandais de Reykjavík, Piotr Golik est rentré en Pologne les mains vides. «C'est le krach, "il n'y a plus de travail pour vous", m'a-t-on dit du jour au lendemain», raconte cet homme de 38 ans. Parti, comme quelque 20 000 Polonais, faire fortune dans ce pays en plein boom, il rentre les poches vides sans même l'ordinateur promis à son fils de 9 ans pour sa première communion. «Durant onze mois, j'ai travaillé dur. On me payait au compte-gouttes au début, puis plus rien. Trois sociétés islandaises me doivent au total 1,2 million de couronnes [6 800 euros, ndlr]», raconte-t-il en larmes. Il a dû demander à l'ambassade de Pologne de le rapatrier. «Me voici mendiant et qui peut croire qu'un pays entier a pu faire banqueroute ?» dit-il.

Piotr Golik n'est pas le seul dans ce cas. «Nous avons dû aider plus d'une dizaine de personnes démunies à rentrer», explique Michal Sikorski, ambassadeur de Pologne en Islande. Quelque 300 Polonais ont assisté à une réunion organisée par l'ambassade. «La quasi-totalité s'est déclarée prête à partir. Ce n'est pas encore un exode, mais on peut dire que les Polonais ont commencé à quitter massivement l'Islande», explique ce jeune ambassadeur.

«Prêt russe». Les avions sont pleins sur plusieurs semaines. Les Polonais et les Lituaniens se sont rué sur les derniers ferries pour emporter leur voiture et leurs biens. La plupart étaient là depuis que l'