La chanteuse et le milliardaire. C'était un bon titre pour une temseliya, ces feuilletons à l'eau de rose tournés au kilomètre dans les studios de Hollywood-sur-Nil. Mais la romance a tourné au film gore. Et désormais, l'ensemble du monde arabe se passionne pour un fait divers que l'on suit le soir aux infos. Sexe, amour, argent, show-biz, pouvoir, meurtre et censure : le public découvre, avec un mélange de ravissement effaré et de dégoût, l'envers de la vie des «rich and beautiful», ceux qui font la couverture des magazines, ceux qui ont tout quand les autres n'ont rien.
Tout a commencé le 28 juillet, à Dubaï. Inquiets, les proches de Suzanne Tamim alertent la police de l’émirat. La jeune chanteuse ne répond pas sur son téléphone mobile. La ligne de son appartement sonne aussi dans le vide. Dans le vaste salon, les pandores découvrent le corps pulpeux de la chanteuse lardé d’une vingtaine de coups de couteau. Egorgée, elle s’est vidée de son sang. Il n’y a pas trace d’effraction. La résidence est sécurisée, les appartements équipés d’interphone : l’assassin est donc un familier, un voisin ou une personne munie d’un passe. Les voisins n’ont rien vu, rien entendu. Pas un bruit ne vient troubler la quiétude climatisée de ces appartements grand luxe pour riches Arabes ou expatriés fortunés.
La starlette venait juste d’emménager à Burj al-Rimal (la «tour des sables»), gratte-ciel de 45 étages sur la marina de Dubaï. Elle a payé cash. La résidence donne s