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Libération

La passivité chronique des Casques bleus

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Malgré des moyens record, la Monuc est inefficace.
publié le 21 novembre 2008 à 10h33

Cruelle ironie. Lorsque les Congolais se sentent en danger, comme il y a deux jours à Kiwanja, ils se précipitent vers la base de la Monuc (Mission des Nations unies au Congo) la plus proche… où ils trouvent porte close. Pris en étau entre une armée de soudards et des rebelles impitoyables, les civils du Nord-Kivu ne savent plus à quel protecteur se vouer. Car depuis la reprise de la guerre dans l’est de la RDC, fin août, les troupes de la Monuc ont surtout brillé par leur passivité, qui confine à la non-assistance à personne en danger.

A qui la faute ? Sur le papier, la Monuc apparaît solidement outillée pour accomplir le mandat qui lui a été confié : veiller au respect du cessez-le-feu et protéger les civils. Avec 17 000 hommes et 83 aéronefs, elle est la plus importante mission de maintien de la paix au monde. Pourtant, elle se montre incapable d’enrayer les violences.

Certains contingents sont pointés du doigt. «Les Uruguayens ne font jamais d'interposition», note un observateur étranger. Les Indiens sont soupçonnés d'entretenir des rapports ambigus avec les rebelles de Laurent Nkunda. Au plus fort de la crise, fin octobre, alors que Goma était sur le point de tomber, l'état-major de la Monuc a voulu redéployer des Casques bleus pakistanais du Sud-Kivu vers le Nord. Une demande acceptée par les principaux intéressés à condition de ne pas être placé sous l'autorité des frères ennemis indiens…

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