Islam Badr avait 11 ans, il n’avait pas fait ses devoirs, et il en est mort. Tabassé par son professeur de maths, devant toute sa classe. Depuis la mort de ce collégien d’Alexandrie, l’Egypte est abasourdie. Et les langues se délient, plusieurs autres affaires du même genre ayant été révélées par la presse en quelques jours.
Abus. Longtemps, les punitions corporelles n'ont pas choqué les Egyptiens. A la maison ou à l'école, elles font partie des méthodes éducatives. De très nombreux enseignants du primaire et du secondaire ne se séparent jamais de leur stick, seul moyen assurent-ils, de se faire obéir de classes surpeuplées. La mort d'Islam Badr, pourtant, pourrait faire changer les choses.
Le décès du petit garçon intervient trois mois après le vote d’une loi pour la protection de l’enfance, impulsée par des associations des droits de l’homme et par le très actif Conseil national pour la mère et l’enfant, une création de Suzanne Moubarak, l’épouse du président égyptien.
Aprement disputée, la ratification du texte a envoyé un signal fort. L’enfant, en effet, y apparaît comme une personne dotée de droits propres, et non plus comme la propriété de ses parents. Dans ce pays où le travail des enfants ne choque guère, cette loi, qui s’attaque à toutes les formes d’exploitation ou d’abus, marque en effet un changement radical. Elle continue d’ailleurs de faire l’objet d’une polémique violente, principalement de la part des islamistes, qui voient dans certains de ses articles u