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Libération
Reportage

Les talibans aux portes de Kaboul

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Afghanistan. L’influence des insurgés s’étend tout autour de la capitale.
publié le 24 novembre 2008 à 6h51

Kandara ne se battra pas. «Je suis fatigué. J'en ai marre de la guerre. Les talibans peuvent venir, je ne bougerai pas», explique ce patron d'une briqueterie de Chahr-e Siab, un village à 18 kilomètres au sud de Kaboul. Kandara le sait, les talibans sont là, à quelques centaines de mètres, derrière la colline et son fortin en ruines. «Ils avancent vite. Au début de l'année, ils étaient autour de Ghazni, à plus de 70 kilomètres d'ici.» Les talibans prennent aujourd'hui position dans le district voisin de Musahi.«Ils viennent la nuit, comme des voleurs, pour menacer les habitants. Ils lancent aussi des roquettes mais elles tombent dans les champs», explique Momen, le commandant de l'armée afghane en charge du secteur. Début novembre, la police a désarmorcé trois mines posées le long de la route qui mène à Kaboul.

Attaques. Sept ans après l'intervention de la coalition internationale en Afghanistan, les talibans se rapprochent de la capitale. A l'ouest, dans le Wardak, les attaques sont quasi-quotidiennes. A l'est, les insurgés remontent le long de la route de Jalalabad et s'attaquent aux convois de ravitaillement en provenance du Pakistan. Dans la province de Kapisa, au nord-est, les soldats français ont essuyé en moyenne un incident par jour ces quatre derniers mois. Seul le nord est épargné. «Les talibans n'ont pas de stratégie militaire coordonnée pour encercler Kaboul mais leur influence s'étend», note un diplomate occidental.«Dès qu'il