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Libération
DE NOTRE CORRESPONDANT

La foule des «chemises jaunes» affole un pouvoir corrompu

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Thaïlande. Une violente manifestation a ravivé hier une crise politique qui divise la société.
publié le 25 novembre 2008 à 16h22
(mis à jour le 25 novembre 2008 à 16h22)

Un pouvoir en déliquescence. C'est l'impression qu'a donnée hier l'Etat thaïlandais, au cours d'une folle journée, où la crise politique, engagée il y a près de trois ans, s'est emballée. Près de 30 000 manifestants antigouvernementaux ont assiégé le Parlement pour faire avorter une session parlementaire conjointe : les élus devaient discuter d'une série d'amendements constitutionnels qui pourraient permettre le retour de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. Ultracorrompu, celui-ci est en fuite à l'étranger pour échapper à un procès. «Notre système électoral est mauvais, car ceux qui achètent les votes sont élus», s'agace Vichai Iamvanareeram, un jeune manifestant. Une fois la session parlementaire reportée, les militants anti-Thaksin de l'Alliance du peuple pour la démocratie (PAD) ont voulu acculer le gouvernement, dirigé par Somchai Wongsawat, le beau-frère de Thaksin, dans ses derniers retranchements.

Burlesque. Ils se sont dirigés vers l'ancien aéroport international de Bangkok, dans le nord de la capitale, où siège le gouvernement depuis la fin août - quand les «chemises jaunes» (les anti-Thaksin) ont entamé l'occupation des jardins du Palais du gouvernement. Dès lors, la situation a oscillé entre le dramatique et le burlesque. Craignant les hordes vociférantes, des ministres se sont enfuis de leur bureau et ont jeté costumes et cravates aux orties pour avoir moins de chance d'être reconnus. Le chef adjoint de la police de Bangkok a ét