Faut-il ou non autoriser les Christ en croix dans les collèges et lycées publics ? Le gouvernement Zapatero, qui craint un nouveau conflit avec l'épiscopat, botte en touche, en laissant l'initiative aux centres éducatifs. «Ce sont eux les mieux placés pour connaître la sensibilité religieuse des élèves et de leurs parents», a déclaré la ministre de l'Education, Mercedes Cabrera, s'en lavant les mains. Les socialistes n'ont cependant pu éviter une polémique nationale après la plainte de parents d'élèves non-croyants, un tribunal de Castille a exigé le retrait des crucifix d'un collège public de Valladolid, au nord de Madrid. Le juge a estimé que la présence au mur de ce symbole constitue «un élément d'agression, d'atteinte aux droits et aux libertés», alors que la Constitution de 1978 stipule que l'Etat espagnol est «aconfessionnel».
Dans le collège en question, un crucifix en bois trône dans toutes les salles de classe, au-dessus du tableau noir et à côté d’une photo du couple royal. Ce legs d’une forte tradition religieuse et de quarante ans d’idéologie «national-catholique» sous Franco reste très répandu dans l’école publique et a fortiori dans les écoles privées ou «concertées» (subventionnées par l’Etat) confessionnelles pour l’immense majorité.
«Christophobe». Alors que le collège de Valladolid ne s'est pas encore prononcé sur cet arrêt de justice, la guerre enflamme les associations de parents d'élèves. La Cepa, laïque, demande l'élimination d