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Libération

Le geste de Pékin pour humilier la présidence française de l’Europe

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Diplomatie. Echaudé par l’accueil réservé au dalaï-lama, Hu Jintao annule le sommet sino-européen.
publié le 27 novembre 2008 à 6h51

La Chine a décidé de jouer la crise. Pékin a annoncé, hier, qu’elle ne se rendrait pas au sommet entre l’Union européenne et la Chine qui devait avoir lieu lundi à Lyon. La raison ? La tournée européenne que le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains, entame samedi et qui doit lui permettre de s’exprimer, le 3 décembre, devant le Parlement européen et de rencontrer des chefs d’Etat et de gouvernement. Il doit en particulier s’entretenir avec Nicolas Sarkozy, président en exercice du Conseil européen, le 6 décembre à Gdansk (Pologne) lors d’une réunion des prix Nobel de la paix.

C'est la première fois qu'un sommet européen est ainsi annulé in extremis pour des raisons politiques. «C'est l'échec de la stratégie de l'Union européenne qui a joué la conciliation en refusant de boycotter les Jeux olympiques de Pékin après la répression au Tibet parce que, comme l'a expliqué Sarkozy, "on ne peut humilier un quart de l'humanité"», se désole Daniel Cohn-Bendit, le coprésident du groupe Vert au Parlement européen.

«A genoux». La nouvelle de cette annulation du onzième sommet annuel euro-chinois a été annoncée par un communiqué de la Présidence française de l'Union, reconnaissant que les autorités chinoises se sont émues officiellement de «la visite du dalaï-lama dans plusieurs pays de l'Union et du fait qu'il rencontrerait à cette occasion des chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que des présidents d'institutions européennes». Les Vingt-Sept «regrettent» ce