NEW DELHI, de notre correspondant
Si l’Inde est depuis longtemps habituée aux attaques terroristes, celle qui vient d’ensanglanter Bombay est, à plusieurs égards, inédite. Le modus operandi, tout d’abord, diffère radicalement de ce que le pays avait connu jusqu’ici. Tous les attentats d’envergure perpétrés ces dernières années étaient en effet des attaques à la bombe, le plus souvent des séries d’explosions quasi simultanées dans des marchés ou des lieux publics. Rien qu’en 2008, ce scénario s’est répété à quatre reprises - à Jaipur, Bangalore, Ahmedabad et New Delhi -, faisant plus de 150 morts. L’attaque de Bombay était, elle, une opération commando avec une dizaine de petits groupes d’hommes attaquant avec des armes automatiques et des grenades. Des attentats-suicides de ce type ont certes déjà été perpétrés par le passé, au Cachemire, et même contre le Parlement fédéral, en 2001, mais elles visaient des cibles gouvernementales ou militaires, pas des civils. En visant deux hôtels de luxe et un restaurant très fréquenté par les touristes internationaux, les terroristes cherchaient manifestement à toucher des ressortissants étrangers, une première en Inde. Ceux qui ont pris d’assaut les hôtels ont même cherché, dès leur arrivée, à identifier les ressortissants britanniques et américains.
Aide étrangère. Dans ce contexte, la revendication de cette attaque par un groupe jusqu'ici inconnu, les Moudjahidin du Deccan (du nom du plateau recouvrant une bonne partie du