«En temps de crise, l'Europe investit dans le spatial.» Le message distillé par la ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, à la fin du sommet de l'Agence spatiale européenne (ESA) mercredi, se voulait optimiste. Pour une fois, les ministres des 18 Etats membres ont fait taire les bisbilles pour célébrer leur effort commun. Résultat : pas moins de 10 milliards d'euros supplémentaires pour les programmes de l'ESA. En outre, souligne Valérie Pécresse, les «priorités françaises» n'ont pas fait l'ombre d'un débat.
La fusée Ariane est soutenue, mais sans engager définitivement le projet de booster sa puissance (de 9 à 12 tonnes en orbite géostationnaire), au coût vraiment élevé. Les industriels font la moue, mais s’y plient. Le programme scientifique bénéficiera d’un budget en hausse de 3,5 % par an pour l’observation de l’univers et les missions dans le système solaire.
Un accord à 850 millions d’euros a été trouvé pour la mission ExoMars qui doit s’envoler en 2016. Charge au DG de l’ESA, Jean-Jacques Dordain, de construire des partenariats avec les Russes et les Américains pour donner plus d’ambition à cette mission. Les vols habités à bord de la station spatiale internationale (ISS) se poursuivront, l’ESA lancera les quatre cargos automatiques vers l’ISS prévus, mais sans accéder à la demande des Allemands, qui voulaient les construire au plus vite. Ces décisions soulignent que la vision française («l’espace utile d’abord et le moins possible pour les vols habit