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Libération
Portrait

Lawrence Summers Le libre-échangiste politiquement incorrect

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publié le 28 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 28 novembre 2008 à 6h51)

A 53 ans, il dirigera le Conseil national pour l'économie. Même si traditionnellement le secrétariat au Trésor a davantage de poids, Summers aura un bureau à deux pas de celui du président Obama, et sera le mieux placé pour le seconder et l'influencer, écrit le Washington Post.

Professeur d'économie à Harvard à l'âge de 28 ans, c'est un homme brillant, à la forte personnalité. Secrétaire au Trésor de Bill Clinton (1999-2001), il est connu pour son franc-parler. L'ex-président l'a au moins une fois salué en lui disant : «Bonjour, qui avez-vous insulté aujourd'hui ?»

Sa propension au «politiquement incorrect» a fait beaucoup de vagues à l'université de Harvard, qu'il a dirigé de 2001 à 2006. Il s'est d'emblée brouillé avec un professeur des études afro-américaines, qui a démissionné pour protester. En 2005, il a expliqué pendant une conférence que l'une des raisons pour lesquelles il y avait moins de femmes dans le domaine scientifique tenait au fait qu'elles étaient moins douées en maths. Au final, il a dû démissionner. Summers est un habitué des controverses. Alors qu'il dirigeait l'équipe d'économiste de la Banque mondiale en 1991, il approuva un document non public soutenant qu'il était «économiquement plus logique» pour les pays développés d'exporter leur pollution vers les pays moins développés, car les salaires y sont moins élevés et le coût du traitement des maladies engendrées par la pollution proportionnellement moindre. Summ