Il y a deux ans les choses allaient vraiment mal pour Adrian Nastase. L’ancien Premier ministre social-démocrate, qui avait perdu sur le fil en 2004 la course à la présidence face à son rival de centre droit, Traian Basescu, était pour l’opinion publique le symbole même de la haute corruption. Le Département anticorruption avait lancé plusieurs enquêtes à son encontre, l’accusant de chantage, trafic d’influence, pots-de-vin et même de blanchiment d’argent.
Les paris allaient bon train quant à savoir quelle serait l’affaire qui lui vaudrait un premier verdict judiciaire : celle où il avait acheté un terrain en centre-ville pour un prix dérisoire, celle où il s’empêtrait à justifier l’étrange héritage d’un million d’euros d’une tante décédée dans la pauvreté ou encore celle ou il était soupçonné d’avoir financé illégalement sa formation politique, le Parti social démocrate (PSD)… Dans la foulée de ces accusations, Nastase avait perdu la présidence du PSD et celle de la Chambre des députés. Son avenir politique paraissait compromis. Pourtant, en cette fin d’année, c’est un Adrian Nastase radieux qui sourit sur les affiches de Mizil, ville de 20 000 habitants située à une centaine de kilomètres de la capitale roumaine.
Du passé. Briguant de nouveau un mandat de député aux élections de dimanche (lire ci-dessous), il rencontre les habitants des villages, leur parle du développement des infrastructures et d'investisseurs étrangers. Les «affaires», c'est du passé ! Le