Y aller ou pas. Les appels en faveur du déploiement d'une force militaire européenne dans l'est de la république démocratique du Congo (RDC) se multiplient, alors que les renforts de l'ONU ne sont pas attendus sur place avant plusieurs semaines. Hier, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a demandé une réunion «urgente» des Vingt-Sept pour discuter d'une telle éventualité. L'idée serait de rééditer une opération du type Artémis : à l'été 2003, à l'instigation de Paris, l'UE avait déployé une force durant trois mois pour stopper les exactions en Ituri, dans le nord-est du Congo. Mais une possible Artémis bis, cette fois au Nord-Kivu, se heurte à un obstacle de taille : l'absence de pays contributeurs de poids, en dehors de la Belgique et la France, deux Etats pour lesquels une telle opération pourrait s'avérer risquée.
Dimanche, le gouvernement belge, qui a révélé avoir été sollicité par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est dit prêt à y participer. En tant qu'ex-puissance coloniale, la Belgique suit de très près la situation en RDC, mais ne souhaite pas assurer le commandement d'une telle force. Pour des raisons historiques et diplomatiques. Dès lors, les regards se tournent vers Paris, qui se montre hésitant. Fin octobre, alors que les rebelles du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) étaient arrivés aux portes de Goma, Kouchner s'était dit favorable à une telle option. Mais l'hypothèse avait été écartée par l'Elysée.