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Analyse

La coalition doit être cassée… ou renversée

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Thaïlande . Une sortie de crise devrait intervenir avant le 5 décembre.
publié le 2 décembre 2008 à 6h51

Le 5 décembre est le jour de la fête nationale thaïlandaise, la «fête des pères» et l’anniversaire du roi Bhumibol Adulyadej, le monarque qui a eu le plus long règne de toute l’histoire de la Thaïlande (il a accédé au trône en 1946). La veille, la tradition veut que les membres du gouvernement et les chefs des forces armées et des différentes agences gouvernementales viennent, en grand uniforme, dans une salle du palais Chitrlada de Bangkok écouter son discours annuel.

Celui-ci consiste en une improvisation, souvent pleine d’humour, qui peut porter sur l’environnement, sur l’histoire mondiale, sur la santé du chien préféré du roi, Thongdaeng (qui signifie «bronze»). Ou, quand il ne peut vraiment pas faire autrement, sur la politique. Dans les jardins du palais, des dizaines de milliers de Thaïlandais et de Thaïlandaises, assis sur le gazon et les mains jointes, écoutent religieusement le discours de leur souverain, très révéré.

Il est donc impératif que la profonde crise politique qui secoue la Thaïlande soit, sinon finie, du moins suspendue d’ici demain à minuit.

Dans ce contexte, le jugement de la Cour constitutionnelle, attendu aujourd'hui, sur la dissolution de trois des partis de la coalition gouvernementale pour fraude électorale, est crucial. Il est probable que cette juridiction, qui n'a jamais fait preuve de beaucoup d'indépendance par le passé, dissolve les trois partis, provoquant la chute du gouvernement. Ce qui permettrait de trouver une issue pacifique à la crise