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Libération

Polémique sur les «vols de la honte» en Espagne

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Documents. Madrid a autorisé les avions de la CIA sur son sol.
publié le 2 décembre 2008 à 6h51

«Bien sûr que je ne savais rien.» Il fut impossible, hier, d'arracher tout autre commentaire à José Luis Zapatero. Le chef du gouvernement socialiste a difficilement masqué son embarras, après les révélations d'El País, dans son édition dominicale, d'après lesquelles Madrid avait donné son feu vert aux vols «illégaux» affrétés par la CIA vers la base de Guantánamo.

D'après le quotidien, documents officiels à l'appui, le gouvernement espagnol avait autorisé, en janvier 2002, des avions militaires américains transportant des prisonniers «talibans ou d'Al-Qaeda» à faire escale dans des aéroports situés sur le territoire national. A l'époque, José Luis Zapatero n'était certes pas aux affaires, mais sur les onze vols certifiés, neuf ont eu lieu courant 2005, lorsque les socialistes étaient au pouvoir.

«Complices actifs». Ce week-end, le ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, s'était montré plus disert : «Notre gouvernement n'a jamais été informé par l'équipe précédente de la nature de ces vols. Nous n'avons jamais permis de violation des droits de l'homme sur notre territoire.» D'après El Pais, les conservateurs du Parti populaire (PP) de José Maria Aznar - qui, en mars 2003, allait pleinement appuyer l'offensive guerrière de Bush en Irak - auraient agi «en complices actifs» dès janvier 2002, suite aux attentats d'Al-Qaeda au Etats-Unis. Le gouvernement Aznar, voulant «à tout prix éviter que l'opinion publique e