Quand la décision de la Cour constitutionnelle de dissoudre le Parti du pouvoir du peuple, cœur de la coalition gouvernementale, a été annoncée, hier matin, les milliers de militants de l’Alliance du peuple pour la démocratie (APD) ont poussé des clameurs de joie dans les deux aéroports qu’ils occupent depuis le 25 novembre. A l’inverse, les «chemises rouges» - les partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, donc du gouvernement dirigé par son beau-frère Somchai Wongsawat - se sont promptement dispersées dans le centre de la capitale, Bangkok. Des centaines d'opposants ont évacué mercredi matin l'aéroport international de Bangkok qui devrait reprendre ses vols vers l'étranger jeudi.
A Chiang Mai, dans le nord du pays, où il est réfugié, Somchai a accepté sportivement sa défaite, déclarant seulement qu'il avait essayé de «faire de son mieux». Avec ce verdict, le clan de Thaksin subit un revers majeur, dont il pourrait ne jamais se remettre. Non seulement le parti politique représentant les intérêts de la famille Shinawatra est dissous pour la seconde fois par un tribunal, mais l'ensemble du bureau exécutif du parti est interdit d'activités politiques pour cinq ans.
Populaire. Est-ce le dernier soubresaut de la longue crise politique commencée fin 2005, quand le patron de presse Sondhi Limthongkul (lire ci-contre) a entamé sa campagne contre Thaksin ? Personne n'oserait le jurer, car ce dernier reste populaire dans une grande partie des c