Les «chemises jaunes» de l’Alliance du peuple pour la démocratie (APE), qui ont occupé durant trois mois le siège du gouvernement et paralysé les aéroports de Bangkok depuis plus d’une semaine, sont galvanisées par deux leaders, Sondhi Limthongkul et Chamlong Srimuang. Des personnages ambigus, jadis proches de l’ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra (de 2001 à 2006), devenu leur bête noire, et finalement leur trait d’union.
Patron du groupe de presse Phoojatkarn («Manager»), Sondhi est une sorte de Thaksin raté. Il a manqué tout ce que l'ex- Premier ministre a réussi. En 1996, Sondhi est à l'apogée de sa gloire et se prend pour le messie, l'homme providentiel du journalisme panasiatique. Il fait la couverture d'Asiaweek sous le titre «Sondhi's Times». Avec son petit royaume de journaux en cours de constitution, il se voit comme le Rupert Murdoch asiatique, un patron s'apprêtant à terrasser les grands groupes de presse anglo-saxons. «Quand je mourrai, je veux mourir comme un pionnier - comme le premier Asiatique à se lever pour combattre la presse occidentale», lance-t-il.
Aux abois. Au début des années 90, Sondhi achète la firme de téléphones portables IEC, qui a pour concurrente la compagnie Advanced Info Services (AIS) appartenant à Thaksin Shinawatra- alors simple homme d'affaires. En 1992, peu avant qu'IEC soit cotée en Bourse à Bangkok, il revend ses parts à Thaksin, et les actions montent en flèche. Première claque pour l'ambitieux Sondhi. Ma