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Le roi thaïlandais marque le silence

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Maladie ou colère politique ? Le souverain bien-aimé n'a pas prononcé son discours d'anniversaire hier. Une première en quarante-six ans de règne.
publié le 5 décembre 2008 à 6h51

Pour la première fois depuis son accession au trône en 1946, le roi de Thaïlande, Bhumibol Adulyadej, n'a pas prononcé de discours à la veille de son anniversaire (le 5 décembre). Dans le contexte de crise politique aiguë que connaît le pays, cette absence exceptionnelle a suscité un frisson d'angoisse sur le royaume de 65 millions d'habitants, qui vénèrent unanimement le monarque, neuvième de la dynastie Chakri fondée à la fin du XVIIIe siècle.

D’ordinaire, dans la salle d’audience du palais Chitrlada de Bangkok, le roi, en costume, improvisait pendant plusieurs heures un discours sur l’état de la nation, alternant digressions sur l’environnement, pointes d’humour qui font s’esclaffer l’ensemble des membres du gouvernement, des chefs de l’armée et des directeurs des agences gouvernementales rassemblés pour écouter le souverain. Mais, hier en fin de matinée, c’est le prince héritier, Vajiralongkorn et sa sœur cadette, la princesse Sirindhorn, qui sont apparus. Un murmure de surprise a balayé l’audience, alors que le prince, parlant dans le micro, a annoncé que son père avait une bronchite et recevait une perfusion saline. Il a ajouté que tous les Thaïlandais devaient remplir leur devoir avec discipline et que les étudiants devaient se concentrer sur leurs études. La princesse Sirindhorn, fille préférée du roi, a remercié les milliers de gens qui étaient venus s’asseoir sur les pelouses du Palais Chitrlada pour écouter, les mains jointes, et parfois les larmes aux y