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Analyse

Le Zimbabwe appelle à l’aide

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Choléra. L’épidémie a fait plus de 500 morts.
publié le 5 décembre 2008 à 6h51

Pour un régime qui se targue de n'avoir besoin de personne, et surtout pas des Occidentaux, l'appel à l'aide internationale lancé hier n'a pas dû être chose facile. En décrétant l'épidémie de choléra «urgence nationale», les autorités d'Harare ont demandé le soutien de la communauté internationale. Jusqu'ici, le pouvoir de Robert Mugabe affirmait, contre toute évidence, qu'il maîtrisait la situation. Mais si le régime autocratique du Président a su neutraliser toute forme de contestation politique, il apparaît désarmé face à la maladie.

Exsangue. L'épidémie a fait, officiellement, 565 morts et plus de 12 500 cas ont été diagnostiqués, selon les chiffres des Nations unies. L'extension rapide de la maladie est largement imputable au délabrement des structures de santé dans ce pays exsangue. L'ancienne Rhodésie, jadis surnommée le «grenier à blé» de l'Afrique australe, est dans un état de décomposition économique avancée avec une hyperinflation à plus de 231 millions pour cent par an. Cette semaine, les autorités ont mis en circulation un billet de 100 millions de dollars zimbabwéens (830 euros). 80 % des Zimbabwéens sont au chômage, et près de la moitié d'entre eux auront besoin d'une aide alimentaire début 2009, assure l'ONU.

L’appel à l’aide lancé par Harare survient alors que le régime est confronté à l’exaspération croissante de la population. Mardi, la police a violemment dispersé une manifestation de médecins et d’infirmières dans les rues de la capitale. La