La clope au bec, Avidan et Ouriel sont assis sur un trottoir et tirent le bilan de la journée. Ils viennent d'assister, effondrés, à l'évacuation d'un immeuble d'Hébron, en Cisjordanie, où étaient retranchés depuis une semaine des dizaines de colons juifs. Malgré la nuit tombée, ils sont restés sur place pour continuer à harceler les forces de l'ordre. «Bien sûr que nos parents savent que nous sommes là. Et ils approuvent complètement ce que nous faisons», affirment les deux garçons qui viennent de fêter leurs 14 ans.
«Intifada juive». Le premier porte un large bandeau qui retient une abondante tignasse bouclée. Le second, blond comme les blés, arbore une minuscule kippa tricotée. Les deux collégiens vivent à Maon, une implantation voisine d'Hébron. Ils font partie des «jeunes des collines», ces adolescents rebelles à l'autorité de l'Etat et prêts à tout pour empêcher le démantèlement des implantations. «Cette maison est à nous, ce pays appartient au peuple d'Israël», clament-ils à l'unisson.
Insultes, jets de pierres, barricades : une semaine durant, Avidan et Ouriel ont participé à ce que les médias israéliens nomment «l'Intifada juive», en référence aux soulèvements palestiniens. Foulard remonté jusqu'aux yeux ou visage dissimulé par une capuche, l'image de ces jeunes Israéliens renvoie immanquablement aux «chebabs» de Gaza ou de Naplouse. Sauf que ces émeutiers-là ciblent autant les soldats de Tsahal que les civ