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Libération
EDITORIAL

Girouette

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publié le 6 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 6 décembre 2008 à 6h51)

La Chine pratique la diplomatie de l'intimidation. Dont la France et, paradoxalement, son président si prudent avant et pendant les Jeux olympiques sont devenus les principales victimes. Que Sarkozy, à la différence de tous ses homologues occidentaux, ait refusé de rencontrer jusqu'à présent le chef des Tibétains ne compte pas aux yeux de Pékin. Bien au contraire : Sarkozy est ciblé. La réplique est hors de toutes proportions. Un président français a bien le droit de rencontrer le dalaï-lama qui représente - que la Chine le veuille ou non - un peuple dont l'identité nationale et religieuse a été bafouée par le régime communiste. L'odieuse répression des Tibétains au printemps montre bien que cinquante ans plus tard, ce peuple refuse toujours la brutale annexion puis la colonisation de sa nation. Sarkozy a très mal joué, en se disant un jour le président des droits de l'homme, puis en cédant aux menaces chinoises et enfin, ridicule achevé, en envoyant son épouse rencontrer le dalaï-lama. Avant de lui-même finir par le voir en catimini, à l'étranger et sous couvert d'un sommet des prix Nobel. Les Chinois ont bien perçu ces petites lâchetés. Ils ont senti la faiblesse de cette diplomatie de la girouette et se jouent de ce président inconstant. De fait, au-delà du cas de son peuple, le dalaï-lama, plus fin politique que son hôte honteux, a raison de rappeler que la question tibétaine «sera résolue en quelques jours, quand la Chine deviendra une société plus ouverte et modern