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grand angle

Sous le masque des «purs»

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Accusé par l’Inde d’avoir perpétré les attentats de Bombay, le Lashkar-e Taiba s’est dissout fin 2001 pour renaître sous la forme d’une prétendue œuvre caritative.
par Guillaume DASQUIE et Matthieu Mabin
publié le 9 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 9 décembre 2008 à 6h51)

«Lashkar-e Taiba ? C'est par là !» Le groupe islamiste pakistanais que New Delhi désigne comme l'auteur des attaques de Bombay a beau se cacher sous l'appellation de Jamaat ud-Dawa, il suffit de prononcer son nom dans cette banlieue de Lahore, pour que les passants indiquent l'adresse de cette «communauté». Ils sont là, au bout de la piste en terre qui serpente à travers le marché de Taiba. Au bord de la route, le vaste enclos hérissé de barbelés est farouchement gardé par un groupe d'hommes à la barbe fournie. Planté devant une lourde barrière à balancier, un homme en veste de treillis bariolée commande le comité d'accueil. Les étrangers ne sont pas les bienvenus. Depuis que le Lashkar-e Taiba est devenu Jamaat ud-Dawa, lorsque fin 2001, les Etats-Unis l'ont répertorié comme «terroriste», ce groupe s'est officiellement reconverti dans l'aide sociale aux défavorisés. Jamaat ud-Dawa a été particulièrement actif pour aider les sinistrés lors du tremblement de terre qui a frappé le Pakistan en 2005.

Soins gratuits

A l'intérieur de l'enceinte qui accueille près de 3 000 personnes, on trouve une école, un hôpital, un cabinet dentaire, des mosquées et des locaux d'habitation. Les bâtiments de brique rouge, posés sur des jardins à l'anglaise taillés au cordeau, jurent avec la misère des villages avoisinants. «Nous incarnons l'espoir pour les plus pauvres, l'espoir d'une vie meilleure dédiée à Allah», nous explique Humayoun Babour Dar, le directeur de l'hôpital. L'ho