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grand angle

Triste comme un jour sans gays

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Interdits de mariage, les homosexuels californiens appellent à la grève aujourd'hui.
publié le 10 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 10 décembre 2008 à 6h51)

LOS ANGELES , de notre correspondante

«Si l'homosexualité est une maladie, alors prenez un congé maladie tout de suite !» plaisantait, en 1984, Robin Tyler, comique lesbienne de Californie. Sean Hetherington et son compagnon, Aaron Hartzler, ont pris la blague au pied de la lettre. Vingt-quatre ans plus tard, ces deux trentenaires, eux aussi dans le milieu du spectacle à Los Angeles, ont lancé «le jour sans gays». A l'occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, aujourd'hui, ce couple homosexuel de West Hollywood, quartier gay de la Cité des anges, appelle ses pairs à se faire «porter gay» (au lieu de pâle) au travail, et à n'effectuer aucun achat durant 24 heures. But de cette grève doublée d'un boycott commercial : montrer l'apport de la communauté gay à la marche des Etats-Unis, comme l'avaient fait les Latinos le 1er mai 2006 pour protester contre une réforme de l'immigration.

Leur mot d'ordre - «call in gay» calqué sur l'expression «call in sick» - apporte un brin d'humour dans un monde d'amertume. Car les homosexuels de Californie, après l'ivresse de la victoire de Barack Obama, se sont réveillés le 5 novembre avec la gueule de bois. Le jour où ils portaient un président noir à la Maison Blanche, les électeurs, consultés par référendum, leur ont enlevé le droit de se marier. Et l'euphorie a tourné court. «Quand vous êtes un citoyen égal aux autres et que subitement, on vous remet à votre place, un