Le rituel est désormais bien rodé. Vêtements sombres, baskets aux pieds, foulards ou passe-montagnes pour couvrir le visage et se protéger des gaz, les «koukoulofori» - les cagoulés - font face aux policiers anti-émeutes, les MAT, qui barrent les côtés du Parlement. Puis fusent les cris «assassins !,assassins !» et commencent les jets de pierre. Abrités derrière leurs boucliers de Plexiglas, les policiers répondent par les tirs de lacrymogènes et la foule reflue, toussant et les yeux rougis, avant de récupérer le terrain perdu, scandant à nouveau les mêmes slogans contre «l'Etat terroriste».
Pour la cinquième journée consécutive depuis la mort, samedi soir, d’un adolescent de 15 ans, Alexis Andreas Grigoropoulos, tué par un policier (lire ci-contre), de nouvelles échauffourées ont opposé manifestants et forces de l’ordre dans le centre de la capitale grecque, quasiment paralysée par une grève générale des transports et de la fonction publique, appelée de longue date par la GSEE, la fédération grecque des travailleurs (600 000 adhérents), et l’Adely, celle des fonctionnaires (200 000 adhérents).
Solidarité. Les deux mouvements confluaient hier à la mi-journée sur la grande place Syntagma, au cœur d'Athènes, envahie par une foule de milliers de manifestants avec une rage commune contre le gouvernement conservateur de Costas Caramanlis, dont l'opposition de gauche demande la démission. Mais la révolte des jeunes de la «géné