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Libération

Le tribunal des Khmers rouges divisé

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Cambodge. Phnom Penh ne veut pas d’autres inculpations.
publié le 11 décembre 2008 à 6h51

La crise couvait depuis des mois, elle est aujourd'hui sur la place publique. Avec un sens rare de la formule paradoxale, les deux coprocureurs, cambodgien et international, du tribunal des Khmers rouges viennent de faire savoir qu'ils étaient «d'accord sur leurs désaccords» concernant l'ouverture de nouvelles enquêtes à l'encontre d'anciens hauts responsables du régime communiste des années 1975-1979.

«Blocage». Sur la foi «d'enquêtes et d'éléments de preuve», le coprocureur canadien, Robert Petit, estime que de nouvelles personnes doivent être poursuivies par les chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC). Mais il n'a pas convaincu Chea Leang, son homologue cambodgienne, qui siège à ses côtés dans ce tribunal hybride soutenu par les Nations unies et chargé, depuis juin 2007, de juger le génocide qui a fait environ 2 millions de victimes.

«Constatant un blocage, j'ai considéré qu'il valait mieux aller devant la chambre préliminaire, qui devra trancher. Cela fait partie de l'exercice naturel de notre procédure», minimise Robert Petit. C'est pourtant la première fois dans l'histoire de ce tribunal au parcours chaotique qu'un différend oppose publiquement représentants cambodgiens et internationaux.

Cette affaire entame un peu plus la crédibilité du tribunal, déjà pointé du doigt pour sa lenteur, son sous-financement et son mauvais recrutement. A ce jour, seuls cinq anciens responsables, âgés, du Kampuchea démocratique sont sous