Pour clamer son innocence et protester contre le traitement médiatique qui lui était réservé, le maire de Florence s'est enchaîné pendant deux heures devant le siège d'un groupe de presse. Eclaboussé pour une affaire de corruption qui frappe son administration, Leonardo Dominici a voulu défendre, samedi dernier, «la droiture de [son] action et [son] honorabilité». Ce jeune baron du Parti démocrate (PD) est menacé par le tourbillon des scandales qui s'abat depuis quelques semaines sur l'opposition de centre gauche.
«Mains propres». Avec le président de la région des Abruzzes, Ottaviano Del Turco, récemment emprisonné et contraint à la démission, la formation de Walter Veltroni est en proie à ce que certains analystes désignent déjà comme une affaire de corruption digne de Tangentopoli, à l'origine de l'opération «Mains propres». Déclenchée en 1992, la première enquête avait laminé les partis gouvernementaux, les socialistes et la démocratie-chrétienne, dont nombre de responsables s'étaient rendus coupables de corruption, financement illégal ou enrichissement privé. Dans l'opposition, les Démocrates de gauche (DS, ex-PCI) avaient échappé à la faux judiciaire.
Mais quinze ans après, parvenus au pouvoir notamment au plan local, plusieurs élus du Parti démocrate, souvent héritiers de DS, sont à leur tour inquiétés par la justice et accusés d'avoir oublié l'éthique et la probité, autrefois revendiquées par les communistes. «Camarades, société par actions»,