Menu
Libération

Lourdes peines pour des grévistes tunisiens

Article réservé aux abonnés
Procès . Dix ans de prison pour avoir manifesté à Gafsa.
publié le 13 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 13 décembre 2008 à 6h51)

L’état de droit vient de connaître un progrès inédit en Tunisie : désormais, les tribunaux y rendent l’injustice jour et nuit. C’est en effet au milieu de la nuit de jeudi à vendredi que le tribunal de Gafsa a rendu son verdict dans le procès des meneurs du mouvement social dans le bassin minier de Gafsa. A l’issue d’une audience chaotique, six d’entre eux, dont le porte-parole du mouvement Adnane Hajji, ont été condamnés à la peine maximale, c’est-à-dire dix ans de prison ferme.

Ils ont été reconnus coupables d'«entente criminelle portant atteinte aux personnes et aux biens et rébellion armée commise par plus de dix personnes au cours de laquelle des voies de faits ont été exercées sur des fonctionnaires dans l'exercice de leur fonction». Ils avaient participé à des manifestations, violemment réprimées, contre le chômage, le népotisme et la misère, qui ont agité ce bassin minier pauvre de l'ouest tunisien pendant les six premiers mois de l'année. Le 6 juin, un manifestant avait été tué par balles à Redeyef, entraînant l'envoi de l'armée dans la région.

Contumace. Sur 38 prévenus, 5 ont été relaxés et tous les autres condamnés à des peines allant de deux ans de prison avec sursis à dix ans de réclusion ferme. La justice a eu la main lourde, condamnant même des activistes vivant à l'étranger, alors qu'ils n'ont pas participé aux troubles. Ainsi, Mohieddine Cherbib, président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) et c