Pour la première fois dans l'histoire des conférences climat de l'ONU, c'est l'Allemagne qui a reçu à Poznan, en Pologne, le «fossile du jour», un morceau de charbon décerné par les défenseurs de la planète aux mauvais élèves de l'environnement. Les 400 ONG présentes à la conférence ont été déçues par la volte-face de la chancelière allemande. Mise sous pression par les industriels, en particulier ceux de l'automobile, Angela Merkel vient d'annoncer devant le Bundestag qu'elle n'entreprendra rien qui puisse «menacer l'emploi au nom de l'environnement».
Avant l’avanie des écologistes, il y avait eu le camouflet de la non-invitation au mini-sommet de Londres rassemblant Brown, Sarkozy et Barroso… Sans compter l’aile droite de son propre parti, la CDU, qui la presse d’adopter les réductions d’impôts réclamées par les libéraux et les milieux d’affaires. La chancelière allemande traverse la pire phase de son mandat et semble incapable de réagir autrement qu’en faisant le gros dos. Championne du pragmatisme, visiblement insensible à toute critique, Angela Merkel attend que le temps lui donne raison.
«Boîte de Pandore». «Le problème est qu'on a l'impression que l'Allemagne n'est plus dirigée, s'inquiète le politologue Rudolf Hieckel de l'université de Brême. Cet attentisme n'est plus acceptable. Il doit se passer quelque chose avant Noël. Angela Merkel a agi trop tôt, et déjà brûlé toutes ses cartouches avec son programme de relance de la conjoncture qui n'en